Nous caractérisons les mécanismes épigénétiques qui contrôlent le destin des cellules T![]() Le maintien de l’intégrité de l’organisme dépend d’une coopération étroite et dynamique entre les lymphocytes T conventionnels et régulateurs. Les signaux intracellulaires et environnementaux qui régulent la programmation et les interactions de ces deux populations cellulaires, et les voies de signalisation et les réseaux de facteurs de transcription qu’ils mobilisent, ont largement été caractérisés durant les vingt dernières années. Les mécanismes moléculaires qui intègrent l’ensemble de ces signaux au niveau de la chromatine, et qui contrôlent de facto le développement, la différenciation et les fonctions des cellules T, demeurent par contre méconnus.
Via une démarche intégrative, depuis l’animal jusqu’au noyau cellulaire, le groupe dirigé par Dr. Olivier Joffre, maître de conférences de l'Université de Toulouse III, caractérise les mécanismes épigénétiques qui contrôlent le destin des lymphocytes T. Dans un travail récent, ses membres ont notamment montré que la lysine méthyltransférase SETDB1 réprime les gènes associés au lignage Th1 dans les lymphocytes Th2 en cours de différenciation, et qu’elle contrôle ainsi in vitro et in vivo la stabilité phénotypique et fonctionnelle de ces cellules. D’un point de vue mécanistique, ils ont montré que SETDB1 agit en réprimant l’activité de rétrovirus endogènes qui ont été cooptés au cours de l’évolution en modules cis-régulateurs des gènes Th1 (Immunity 2019: 629-644.e8). Plus généralement, les membres de ce groupe déchiffrent le rôle des ARN non-codants, des éléments transposables et de plusieurs protéines chromatiniennes dans la réponse des lymphocytes T conventionnels et régulateurs aux signaux environnementaux. |
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